Comment un entomologiste sibérien a relié les alvéoles d’abeilles, les carapaces de coléoptères et la proportion d’or pour explorer les limites du réel
1. Rappel de l’histoire
Viktor Stepanovich Grebennikov (1927-2001) est un entomologiste russe autodidacte, connu pour ses affirmations spectaculaires : il prétend avoir découvert ce qu’il appelait l’« effet de structure de cavité » (cavity structure effect, CSE), lié à la géométrie naturelle des nids d’insectes, des alvéoles d’abeilles et des plaques chitineuses de coléoptères.
Selon ses récits :
- En 1988, alors qu’il étudiait une ruche dans une falaise en Sibérie, il ressentit un mal de tête étrange, une sensation comme si « la réalité se pliait ».
- Il rapporta que le fait de ramener chez lui des fragments de nids d’abeilles (structures hexagonales) provoquait chez lui des sensations de chaleur ou de lévitation lorsqu’il plaçait la main au-dessus.
- Il passa ensuite à des composants plus étonnants : 300 carapaces d’ailes de coléoptères, aux nanostructures hexagonales, qu’il arrangea dans une caisse en bois. Reliée à un levier de frein de vélo, cette caisse devait produire un champ « phi-résonance » (en référence à la proportion d’or ≈ 1,618) permettant, selon lui, de « naviguer dans une bulle de réalité », de léviter à grande vitesse (jusqu’à 1 500 km/h), sans résistance au vent, sans bruit, dans un déplacement dimensionnel.
- Il affirma que la structure hexagonale créait une sorte de bulle environnementale stable (pression atmosphérique, température, flux temporel préservés), et que sa conscience, non ses seuls mouvements physiques, dirigeait sa destination à l’intérieur de cette bulle.
- Il refusa une intervention selon lui de la KGB pour saisir son invention, publia un livre intitulé Moi Mon Monde (« My World ») en 1997, et poursuivit ses activités en secret jusqu’à sa mort.
- Bien que largement considérées comme relevant du paranormal ou de la pseudoscience, certaines de ses affirmations recoupent l’existence d’études sur le CSE dans un contexte biologique.


2. L’effet de structure de cavité (CSE) : réalité scientifique ou spéculation ?
L’un des rares volets « scientifiques » à avoir tenté d’entrer dans ce récit est l’article de L. B. Boldyreva « The cavity structure effect in medicine: the physical aspect » (2013). Cet article examine l’hypothèse selon laquelle les « structures de cavité »-c’est-à-dire des matériaux munis de réseaux de cavités (ex : alvéoles d’abeilles vides)-peuvent avoir un effet mesurable sur des objets biologiques, notamment par un champ dépendant de l’orientation et du matériau.
Quelques points clés :

- La « cavité structure effect » ne dépend pas d’un blindage acoustique ou électromagnétique.
- Elle serait liée à des courants de spin superfluides (par analogie avec l’hélium superfluide ³He-B) remplissant les cavités.
- Les effets dépendraient de l’orientation de la structure par rapport à l’objet biologique.
Autrement dit : il existe, dans la littérature russe ou para-scientifique, des tentatives d’explication pour le CSE, mais :
- Ces résultats ne sont pas validés de façon large par la communauté scientifique mainstream.
- Ils ne corroborent pas directement la totalité des affirmations de Grebennikov (lévitation, déplacements dimensionnels, etc.).
- Il existe un flou important entre expérimentation anecdotiques, témoignages personnels et recherches formelles.
3. Géométrie sacrée, proportion d’or et structure hexagonale
La géométrie sacrée renvoie à l’idée que certaines formes géométriques, proportionnelles ou répétitives, portent en elles une harmonie, un lien entre le visible et l’invisible, le matériel et le spirituel. Dans le récit de Grebennikov, plusieurs éléments convoquent cette dimension :
3.1 La structure hexagonale
- Le nid d’abeilles, avec ses cellules hexagonales, est depuis longtemps un symbole de perfection naturelle : efficacité d’espace, répétition homogène, etc.
- Grebennikov prétend que c’est précisément cette structure, ce « réseau de cavités hexagonales », qui génère le champ CSE, la « bulle stabilisée ». (Voir notamment document traduit sur ses expériences)
- En géométrie sacrée, l’hexagone est une figure de symétrie forte (6 côtés égaux, angles de 120°, tuilage naturel, etc.). Il renvoie aussi à la structure du cube-octaèdre, à la régularité, à la notion de « réseau » dans l’espace.
3.2 La proportion d’or (phi)
- La proportion d’or, φ ≈ 1,618, est depuis l’Antiquité associée à l’harmonie des formes, à la beauté « idéale », à la croissance organique (suite de Fibonacci, spirales, etc.).
- Grebennikov parlait de « résonance phi », de « champ phi » ou « phi-résonance », supposé orchestrer la bulle dimensionnelle, la navigation consciente dans cette bulle.
- Dans l’interprétation « géométrie sacrée », on peut comprendre que Grebennikov a voulu inscrire sa machine dans une proportion non seulement physique mais métaphysique : la proportion divine, la structure intermédiaire entre le matériel et l’immatériel.
3.3 La géométrie sacrée comme piste
La géométrie sacrée suggère que certaines configurations géométriques ne sont pas juste « utiles » ou « agréables » mais « résonantes » avec des structures profondes de l’univers ou de la conscience. Dans ce cadre, le récit de Grebennikov peut être lu autrement :
- Le nid d’abeilles ne serait pas seulement une forme efficace pour les abeilles, mais un « récepteur » ou « structure » d’un champ plus subtil.
- La proportion d’or ne serait pas seulement un ratio esthétique mais un code de passage entre la dimension matérielle et la dimension de conscience ou d’énergie.
- Le dispositif de Grebennikov serait un pont entre le visible (les carapaces de coléoptères, la caisse bois) et l’invisible (le champ, la bulle, la navigation dans le « réel ») via une géométrie sacrée.
- Autrement dit : la géométrie sacrée guide l’ouvrage ; elle donne sens à la structure, à l’orientation, à la proportion, à la résonance.
Il convient de poser un regard nuancé sur cette histoire :
- D’un côté, Grebennikov reste largement rejeté par la communauté scientifique comme inventeur crédible d’une machine volante antigravité. Sa documentation est principalement auto-éditée, non validée par revue à comité de lecture, et ses expériences de vol n’ont pas été reproduites de façon rigoureuse.
- De l’autre, il existe des zones d’interrogation plausibles : l’article de Boldyreva sur le CSE montre que certains chercheurs prennent au sérieux l’idée que des structures de cavités peuvent influencer des objets biologiques ou des champs subtils.
- Il faut donc séparer trois niveaux :
- Le témoignage de Grebennikov : riche, narratif, étonnant, mais non vérifié.
- La recherche sur la géométrie naturelle et les cavités : un domaine marginal mais réel.
- L’interprétation métaphysique / géométrie sacrée : un champ symbolique, spirituel, plus libre, mais moins soumis à vérification expérimentale.
En empruntant la voie de la géométrie sacrée, on ne cherche pas tant à prouver que Grebennikov a « vraiment » volé à 1 500 km/h que d’interroger : que se passe-t-il lorsque la nature déploie des formes géométriques ? Pourquoi ces formes nous fascinent-elles ? Comment pouvons-nous relier géométrie, conscience et matière ?
Pistes d’exploration pour la géométrie sacrée inspirée par cette histoire
Voici quelques pistes que l’on peut dégager pour un travail personnel ou collectif, à partir de l’histoire de Grebennikov et de la géométrie sacrée :
- Étude architecturale et géométrique : observer comment les structures hexagonales (ruche, nid, structure naturelle) se retrouvent dans l’architecture sacrée, les cathédrales, les lieux sacrés. Grebennikov lui-même évoque cet héritage.
- Orientation et proportion : expérimenter l’influence possible de l’orientation des structures (près du sol, vers le ciel, Nord-Sud) sur notre ressenti, notre corps, notre psyché. Le rapport au champ CSE dans les récits évoque une sensibilité orientée.
- Méditation géométrique : utiliser la proportion d’or, les spirales, les réseaux hexagonaux comme support de visualisation, de méditation, d’exploration intérieure : la géométrie devient alors un langage de l’âme.
- Corrélation corps-espace-forme : explorer comment notre corps réagit à certaines géométries (pyramides, dômes, hexagones) et comment ces formes peuvent créer des « zones de qualité » ou des « zones de déséquilibre ». Grebennikov mentionnait des sensations de lourdeur/légèreté, des perturbations de temps, des effets après usage.
- Éthique de l’usage : technologie et géométrie sacrée : l’histoire de Grebennikov évoque aussi une trame d’éthique : il décida de ne pas divulguer certains détails pour éviter la militarisation. Cela pose la question : si la géométrie sacrée recèle un potentiel, comment l’utiliser sans déséquilibre ?
Conclusion
L’histoire de Viktor Grebennikov se situe à la frontière : entre science marginale, récit extraordinaire et métaphore géométrique. Que l’on la prenne au pied de la lettre ou comme symbole, elle invite à interroger la géométrie de la nature et son lien profond avec la conscience humaine.
La structure hexagonale de la ruche, la proportion d’or, le champ supposé de cavité, tout converge vers une vision : ce n’est pas seulement la matière qui compte, mais la forme, l’agencement, l’orientation et la résonance. En ce sens, la géométrie sacrée agit comme un guide : elle montre que l’architecture du vivant peut être un pont vers d’autres dimensions, symboliques ou peut-être réelles.
Ouverture philosophique
En nous penchant aujourd’hui sur ces formes naturelles et sacrées, alvéoles d’abeilles, spirales dorées, réseaux hexagonaux, nous sommes peut-être convoqués à redécouvrir un langage ancien : celui où la géométrie est non seulement mesure, mais médiation entre l’univers matériel et l’univers de l’esprit. Que la quête de la maîtrise technologique (ici incarnée par Grebennikov) devienne aussi, si l’on veut, une quête métaphysique : pour passer du « faire » au « être », du déplacement externe au voyage intérieur. Ainsi, dans notre recherche, où l’utopie se dessine, la géométrie sacrée pourrait être le fil invisible qui relie la science, l’art et la conscience humaine.
Sources
- Boldyreva L.B., « The cavity structure effect in medicine: the physical aspect », Forschende Komplementärmedizin / Research in Complementary Medicine, 20(5) (2013).
- Wikipedia, « Viktor Grebennikov ».
- “Anti-Gravity Technology Hidden in Nature – Viktor Grebennikov”, Scribd document (résumé de ses expériences).
- Blog « Viktor Grebennikov’s Flying Platform » (PDF traduit).
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